Villa Babel
Arantxa Boyero, Marijo Ribas, Florence de l’Olivier, Sergio Monje, Elisa Braem, Biel Llinàs.
Exposition commissariée par Aina Pomar Cloquell
Dans son édition du 16 août 1958, le Quincenal de intereses locales Santanyí (le bimensuel local de la ville) présente Cala Figuera comme «plus ou moins une nouvelle Babel. Des jeunes et des vieux, des blondes et des brunes. Une diversité de langues et d’opinions».
Dans les années 1950, la Cala était un lieu insolite, encore peu urbanisé, qui offrait calme et tranquillité à ceux qui le recherchaient et divertissement aux premiers touristes et vacanciers de la région. Certaines des premières fincas et auberges ont adopté le préfixe «Villa», un terme non autochtone mais qui, probablement en raison de l'influence italienne, était déjà utilisé depuis des années sur l'île pour donner un nom différencié aux maisons de vacances et aux maisons de vacances. Le terme Villa, en tant qu’entité architecturale, et Babel, pour désigner la coexistence d’aspects d’origines différentes, renvoient au concept clé de l’exposition : habiter.
Le mot «habiter» (habiter ou habiter) active le processus de recherche de ce projet, et peut être progressivement fragmenté en trois blocs, perméables et entrelacés les uns aux autres. La démarche d'exposition intègre non seulement les œuvres matérielles de l'artiste, mais aussi la capacité collective à générer des situations sous forme de rencontres, de conversations, de lectures et de réflexions favorisées par ces blocages. Les œuvres, objets et documents qui composent l'exposition peuvent être lus comme des tremplins vers ces situations. Mais quels sont les blocs de cette habitation dont nous parlons ici ? Le temps et l'impossibilité de l'habiter sont la composante la plus éthérée qui traverse l'ensemble du projet. Les citations de Barthes et d’Arnaud renvoient à l’idée de postérité, et le passé est évoqué à travers des références au passé de Cala Figuera. Le présent, intangible et insaisissable, est au cœur des œuvres d’Elisa Braem et de Florence de l’Olivier.
Le deuxième élément, peut-être parce qu'il est plus palpable, est plus largement représenté dans le projet : l'espace. Habiter un espace peut signifier occuper un lieu spécifique, peut-être une pièce à soi, peut-être un lieu partagé. Heidegger nous rappelle que ce n’est que si nous sommes capables d’habiter que nous pouvons construire. L'idée d'espace navigue, à travers les œuvres de Biel Llinàs, Marijo Ribas, Arantxa Boyero et Sergio Monje, entre le naturel et l'artificiel, en passant par le paysage réel et le paysage construit, négociant entre l'immédiateté de ce dernier et ses représentations.
Tout au long de la préparation de ce projet, les artistes et le commissaire ont voulu se situer dans les environs de Babel, sur la côte de Santanyi et à Cala Figuera, en accordant une attention particulière à leurs lieux de rencontre. Ils se sont demandés : comment ces espaces spécifiques sont-ils habités ? Partant de ce principe, le 20 avril 2024, ils se sont rassemblés dans l'espace d'exposition pour l'habiter. Cette rencontre, développée à travers des promenades, des conversations, des échanges et, essentiellement, une présence physique commune, pointe vers la troisième composante de l'habitation, inhérente à toutes les autres : habiter un corps. Durant les heures de la rencontre, a été créée la Villa Babel, réceptacle d'objets, d'œuvres, de documents et de conversations autour de la question de l'habitation, intégrant l'environnement immédiat comme catalyseur de ces réflexions.
Aina Pomar Cloquell
Commissaire
Biel Llinàs
https://bielllinas.hotglue.me/
Arantxa Boyero
https://www.arantxaboyero.com/
Marijo Ribas
Elisa Braem
https://www.galeriafermay.com/artists/16/elisa-braem
Sergio Monje
https://www.instagram.com/sergio_monje_/
Florence de l’Olivier